Un endroit exclusif, chargé d'une histoire centenaire...

Au XIVe siècle, la ville de Saint-Tropez est ravagée par de nouvelles guerres entre les princes provençaux. En 1441, le gouverneur de la Provence confie la reconstruction de la ville à un architecte génois du nom de Raphaël Pomazio de Garezzio. A cette époque, Saint-Tropez devient une république autonome et un port réputé, notamment pour ses marins.

Débutée en 1542, l'édification de la Tour Jarlier s'achèvera en 1569. Elle sera intégrée dans le plan de la défense du village, qui sera bientôt entièrement fortifié. C'est de cette époque que datent la Porte de la Ponche, la Tour Jarlier, la Tour Veille et la Tour du Portalet, qui matérialiseront les quatre angles des remparts.

Tandis que le haut pays était prospère, la côte restait déserte et stérile. Jusqu’au XIXe siècle, Saint-Tropez vit principalement du commerce maritime et envoie jusqu'en Afrique et en Turquie ses bateaux chargés de liège, de bois, d'huile, de vin, de châtaignes, à bord des fameuses tartanes. Le seul moyen de mettre un terme aux ravages était de restaurer le bourg de Saint-Tropez. Ce lieu était le rendez-vous habituel des pirates et les gardiens placés avaient été si souvent massacrés, qu’il était difficile de trouver quelqu’un pour occuper ce poste dangereux.

Dès lors, en effet, les efforts des Maures et des Catalans vinrent se briser contre les remparts de la nouvelle ville. En quelques années, les campagnes jusqu'alors désertes, se couvrirent de cultures. Cette communauté, sorte d'oligarchie bourgeoise, livrée à ses propres forces, résista victorieusement pendant deux siècles à toutes les guerres de religion et les entreprises de l'Espagne.

Intégrée initialement dans le plan de la défense du village, la Tour Jarlier avec les deux tours littorales et la tour disparue de la poissonnerie, forment un quadrilatère, ceinturé de remparts. Le niveau 0 de la tour Jarlier était ensuite utilisé pour stocker les récoltes. « Jarlie » en provençal désigne un cellier où l'on entrepose des jarres.

Du côté de la cour, la façade laisse transparaître quelques ouvertures grillagées : d'anciennes cellules. En effet, à l'époque de la révolution, la Tour Jarlier avait été transformée en geôles (prison). Après la Seconde Guerre mondiale, la commune cède la tour. Les travaux de restauration ont débuté en 2012 et ont duré 3 ans, l'esprit de la forteresse ayant été conservé !